Le Combi en Suisse: le premier modèle vendu il y a 70 ans

• Le premier Combi fit son apparition en Suisse au mois d’avril 1950.
• En l’espace de 70 ans, plus de 265 000 véhicules de la série T ont été vendus en Suisse
• Bien plus qu’un simple véhicule, le Combi est un véritable outil multifonction et l’icône des fourgonnettes, camionnettes et camping-cars compacts
• 70 ans, du T1 au T6.1 – aucun autre véhicule utilitaire fermé n’a été construit pendant une période aussi longue

Cham / Hanovre – Volkswagen Véhicules Utilitaires et la Suisse: une histoire à succès. Le Transporter – alias Bulli, Combi, van Volkswagen ou Microbus – est le véhicule utilitaire le plus vendu au monde. Il y a 70 ans, au mois d’avril, les premiers Transporter Volkswagen (Type 2) étaient livrés en Suisse. Le deuxième modèle de Volkswagen a ainsi été inauguré sur le marché et devait poursuivre sur la lancée du succès de la Coccinelle (Type 1). À ce jour, plus de 265 000 autres exemplaires de la gamme ont été commercialisés en Suisse. À ce jour, plus de 13 millions de véhicules T ont été vendus à travers le monde. Et les six générations de la gamme sont depuis longtemps devenues culte. Les globe-trotters parcourent le monde dans ces vans en les utilisant comme camping-cars. Les professionnels comptent depuis longtemps sur leur fiabilité éprouvée pour transporter leurs employés et leurs marchandises. Quant aux familles, le Combi leur assure des déplacements en toute sécurité au quotidien.

Le destin de la lignée T s’annonçait légendaire dès les débuts. L’Europe, qui connaît alors un essor économique sans précédent, a besoin d’un véhicule plus gros pour compléter la Coccinelle. La définition initiale de Volkswagen d’un véhicule utilitaire compact avec une utilisation maximale de l’espace: un moteur Boxer à l’arrière, une cabine conducteur très avancée, et beaucoup d’espace entre les deux. Telles sont les caractéristiques du T1 – la première génération du Transporter développée par les constructeurs de Volkswagen. Le concept a ensuite été approfondi et optimisé avec chaque nouvelle génération, du T2 à l’actuel T6.1, pour devenir un véritable outil multifonction. Rien n’a jamais été laissé au hasard pour la conception du Combi. Chaque détail a été soigneusement étudié pour être à la fois adapté à un usage quotidien, ergonomique et élégant. Voilà comment a vu le jour le modèle d’origine de cette lignée légendaire. Un utilitaire de référence pour les personnes et les marchandises, un système de véhicule compatible avec toutes les superstructures imaginables, un van polyvalent pour les activités professionnelles et de loisirs et, avec la variante California, le camping-car le plus apprécié au monde.

Le T1 – 1950 à 1967

Le 11 novembre 1949, Volkswagen présentait à la presse un prototype de fourgon construit à la main qui allait devenir le Transporter. Cependant, il fallait encore lui trouver un nom. Volkswagen avait déjà essayé en 1949 de faire protéger, entre autres, la désignation «Bully» en la déposant comme marque verbale auprès de l’Office des brevets. Le hic: une autre entreprise avait déjà acquis les droits. Mais cela n’a pas empêché la désignation interne «Bully» – rapidement orthographiée «Bulli» – de s’imposer auprès du public. Le nom officieux du Transporter était né. Cependant, il a fallu attendre plus d’un demi-siècle pour que Volkswagen Véhicules Utilitaires puisse enfin acquérir les droits de brevet sur la marque verbale (en 2007). Désormais, chaque modèle de la série pouvait porter officiellement le nom qu’avaient toujours utilisé les fans.

L’histoire du «Bulli» est un voyage dans le temps. 1950: Les gens d’aujourd’hui n’ont pas ou guère de souvenirs qui remontent à 70 ans. À cet égard, la musique est un bon moyen pour créer des passerelles à travers les décennies. Il y a 70 ans, Bing Crosby était la superstar de la scène musicale et sa chanson «White Christmas» est aujourd’hui encore un des titres les plus vendus de tous les temps. Volkswagen n’était qu’une jeune entreprise à l’époque, ou ce que l’on appelle aujourd’hui une start-up. Sa création la plus récente: le Transporter. Si le moteur et la boîte de vitesses provenaient de la Coccinelle, la carrosserie, y compris le plancher renforcé, était quant à elle de conception nouvelle. Charge maximale: 750 kilogrammes, de quoi saisir à bras-le-corps les opportunités économiques des Trente Glorieuses. Le véhicule pouvait être chargé par les portes battantes ou par la porte coulissante côté passager, proposée plus tard en option. Le T1 a d’abord était lancé dans les versions suivantes: fourgon fermé, break vitré et van huit places.

Le plus légendaire de tous les Combis vit ensuite le jour en 1951: le «Kleinbus Sondermodell» ou «Modèle spécial de minibus» – officieusement appelé «Samba Bus» – avec des vitres sur tout le pourtour, des fenêtres de toit marquées et un toit ouvrant repliable. Un an plus tard, la camionnette à plateau, sorte de pick-up des années 1950, faisait son apparition sur le marché. Cette série a rapidement engendré le développement de différentes superstructures spéciales. Westfalia a notamment introduit la «camping box», un module qui a permis de convertir le Transporter en premier camping-car compact. En 1956, la production a été transférée dans une nouvelle usine à Hanovre pour répondre à la demande qui ne cessait de croître. À partir de 1957, il a également été produit au Brésil. Lorsque son successeur est arrivé sur le marché en 1967, le «Split Window» connaissait déjà un succès planétaire après avoir conquis près de 1,9 million d’acheteurs avec son pare-brise coupé en deux et son nez distinctif.

En Suisse, le modèle T1 a été vendu à 46 855 exemplaires entre 1952* et 1967.

Le T2 – 1967 à 1979

Des années folles, durant lesquelles il n’y a pas que la musique rock qui a été inventée: En août 1969, des artistes comme Jimi Hendrix, Joan Baez et Bob Dylan ont écrit l’histoire à Woodstock et Pete Townshend de The Who le légendaire opéra rock «Tommy». 3 jours placés sous le signe de la paix et de la musique, durant lesquels a été prise la plus célèbre de toutes les photos du Combi Volkswagen: celle du T1 Flower Power avec le couple sur le toit. Au fond, c’est peut-être à cette époque que tout a commencé, et qu’un véhicule est devenu l’emblème d’une génération et le symbole d’un mode de vie. La production de la deuxième génération du Transporter avait débuté à Hanovre deux ans plus tôt. Ce n’est qu’à partir de ce moment-là que la différenciation entre T1 ou T2 fut justifiée.

Le T2 a propulsé la valeur d’usage du T1 vers une nouvelle ère et s’est, lui aussi, immédiatement imposé comme un outil multifonction. Sur le plan esthétique, le T2 était reconnaissable à sa nouvelle face avant, désormais dépourvue du V caractéristique du T1, mais dotée d’un pare-brise incurvé et d’une calandre en dessous de ce dernier. Le T2 était équipé de série d’une porte coulissante.

Grâce à la version camping-car de Westfalia avec toit relevable, il est devenu plus que jamais un globe-trotter de référence. À partir de 1972, il a même été proposé comme Transporter Volkswagen électrique pour une conduite locale sans émissions. Rien qu’à l’usine d’Hanovre, 2,14 millions d’unités ont été produites jusqu’à son remplacement par le T3 en 1979. La production s’est poursuivie pendant longtemps en Amérique du Sud et en Afrique du Sud. Et le record de la plus longue période de production est certainement détenu par l’usine Volkswagen de São Paulo: Les 1200 dernières unités du T2 – le «56 Anos Kombi – Last Edition» – ont quant à elles été produites par Volkswagen do Brasil en 2013.

En Suisse, le modèle T2 a été vendu à 63 692 exemplaires entre 1967 et 1978.

Le T3 – 1979 à 1992

À la fin des années 70, le monde avait de nouveau changé. Une fois encore, les chansons aident à faire ressurgir des souvenirs: Dire Straits a diffusé les «Sultans Of Swing» dans les autoradios avec un son cristallin; The Police a délivré leur indémodable «Message In A Bottle» et Pink Floyd a réalisé le double album le plus célèbre au monde avec «The Wall». Volkswagen a accompagné cette bande-son de l’année 1979 avec la sortie du nouveau T3. Du point de vue de la conception, il reprenait là où ses prédécesseurs s’étaient arrêtés, mais transposait l’idée dans le présent grâce à des technologies nouvelles et modernes. Ces avancées techniques ont permis à Volkswagen de renforcer la sécurité passive de manière significative. En outre, la carrosserie plus large, mais dont la longueur et la hauteur sont restées inchangées, offrait également beaucoup plus d’espace pour les passagers et le fret. Le concept de moteur plat, qui a depuis été standardisé, a contribué à cette évolution. Le premier modèle équipé d’un moteur diesel a été lancé en 1981. Et le nouveau châssis offrait désormais des caractéristiques de conduite semblables à celles d’une voiture de tourisme.

En 1985, Volkswagen continuait sur sa lancée en dévoilant de nombreuses autres innovations. Les moteurs à essence furent équipés de catalyseurs, et les premiers moteurs diesel d’un turbocompresseur. Cependant, ce sont surtout les modèles à transmission intégrale synchrone avec un embrayage visco-coupleur entre l’essieu avant et l’essieu arrière qui ont enrichi la gamme. Grâce à son optimisation de l’espace, le T3 constituait une base encore plus intéressante pour les constructeurs de camping-cars. Qui plus est, la sortie du California en 1988 a marqué l’avènement du premier camping-car issu de la propre production de véhicules utilitaires de Volkswagen.

Lorsque le dernier T3 est sorti des chaînes de montage de l’usine de Hanovre, 1,3 million d’unités avaient été vendues, de nouvelles versions comme la Caravelle et le Multivan s’étaient imposées comme des best-sellers et des éditions spéciales comme le Multivan White Star et Blue Star étaient devenues des icônes. En Afrique du Sud, le T3 avec conduite à droite a été produit jusqu’en 2005, portant ainsi le nombre total d’unités fabriquées à plus de 1,4 million.

En Suisse, le modèle T3 a été vendu à 45 843 exemplaires entre 1979 et 1992.

Le T4 – 1990 à 2003

Il y a maintenant 30 ans, Roxette chantait «It Must Have Been Love» et UB 40 «Kingston Town». 1990 a également été l’année d’une révolution technique avec le lancement du T4: Après 40 ans de Combi à propulsion arrière avec moteur Boxer, Volkswagen Véhicules Utilitaires a revu le concept. Désormais, les nouveaux moteurs en ligne, et plus tard les blocs VR, étaient placés à l’avant et entraînaient l’essieu avant.

Le passage à la traction avant a tout changé: le design, le châssis, les moteurs et l’espace à disposition. Surtout à l’arrière, où le moteur Boxer occupait encore beaucoup de place dans le T3, il y avait maintenant beaucoup plus de place disponible. Le nouvel essieu arrière à bras semi-traîné et la transmission intégrale synchrone proposée en option prenaient très peu de place. La nouvelle disposition de la motorisation et le nouveau châssis ont permis de s’approcher encore plus de la tenue de route d’une voiture de tourisme. À l’avant, le T4 s’est allongé pour laisser suffisamment d’espace aux moteurs en ligne à quatre et cinq cylindres montés transversalement et offrir une protection efficace en cas de collision.

Pour la première fois de son histoire, Volkswagen Véhicules Utilitaires proposait le Transporter avec deux empattements différents. L’espace gagné à l’intérieur a été aussi bien exploité par le Multivan que par le California. En 1995, Volkswagen Véhicules Utilitaires était devenu une marque indépendante du groupe et avait plus de succès que jamais. L’année modèle 1996 fut marquée par une mise à jour complète du T4. De nombreux changements furent apportés sous le capot. Le T4 fut par ailleurs décliné avec un moteur diesel à cinq cylindres, qui constituait le premier moteur TDI (turbodiesel à injection directe) jamais monté dans un Transporter de la marque. L’allongement de la partie avant des variantes de tourisme permettait même d’installer un moteur à essence VR6. À la fin de la quatrième génération en 2003, 1,9 million d’unités avaient été vendues au total, sous la forme de fourgons, de combis, de doubles cabines, de fourgons à plateau et de châssis à cabine simple ou double, de Caravelle, de Multivan et de California.

En Suisse, le modèle T4 a été vendu à 34 725 exemplaires entre 1990 et 2003.

Le T5 – 2003 à 2015

Encore si proches, les années 2000 nous semblent encore faire partie du présent. Leur musique aussi. De nouvelles figures ont façonné le son de l’époque. Alors que 50 Cent affole les discothèques avec son banger «In Da Club», Robby Williams fait exploser les charts avec «Feel». Cinquième génération du Combi lancée au début de l’année 2003, le T5 poursuivait dans la lignée de son prédécesseur en matière de design, mais affichait une apparence beaucoup plus puissante avec sa carrosserie plus large et ses lignes plus claires. De plus, son nouveau look lui a permis de susciter encore plus d’émotions, un véritable exploit compte tenu de son aspect pratique.

Logiquement, les concepteurs ont également optimisé l’ergonomie de l’intérieur. Ce travail fut particulièrement visible sur le poste de travail du conducteur, qui se distinguait par un volant réglable en inclinaison et en hauteur et par un nouveau levier de vitesse à joystick placé sur la console centrale. Nouveauté à l’arrière: Comme la plupart des versions du T5 Multivan avaient deux portes coulissantes, la table pour les passagers arrière se tirait de la paroi latérale gauche au centre du véhicule et pouvait être positionnée sur une paire de rails selon les besoins.

Avec le passage à cette nouvelle génération, le camping-car California est pour la première fois produit entièrement par Volkswagen Véhicules Utilitaires à Hanovre. Les véhicules de base fabriqués dans l’usine principale (arrondissement municipal de Stöcken) sont transportés vers une usine de production nouvellement construite (arrondissement municipal de Limmer), où l’intégralité de la transformation en camping-car est effectuée.

Dans les versions de tourisme, la Caravelle, le Multivan et le California ont perpétué trois noms de modèles extrêmement réussis. Pour les débuts du T5, quatre nouveaux moteurs turbodiesel à pompe et buse furent inaugurés en plus de deux moteurs à essence. Du côté des moteurs à essence, la palette s’étendait du quatre cylindres au V6. La transmission intégrale 4MOTION, avec un embrayage à lamelles à variation continue et à commande électrique entre les essieux avant et arrière, était une nouveauté absolue. Outre les versions standard, plusieurs éditions spéciales ont été produites, telles que le California NoLimit, le Multivan PanAmericana ou le Multivan Biker. En octobre 2010, Volkswagen a célébré le 25e anniversaire du Multivan avec l’Edition 25. Jusqu’en 2015, environ 1,65 million de T5 ont été produits à Hanovre.

En Suisse, le modèle T5 a été vendu à 41 385 exemplaires entre 2003 et 2015.

Le T6 et le T6.1 – 2015 à 2019 / depuis 2019

Évolution logique de son prédécesseur, le T6 a été introduit sur la scène automobile en 2015. Cette nouvelle génération se distinguait par de nouveaux moteurs, des systèmes d’assistance encore plus intelligents et un nouveau programme d’info-divertissement. De l’extérieur, le T6 était reconnaissable à sa face avant redessinée. Un nouveau signe distinctif habillait également l’arrière. Les nouvelles peintures bicolores ont quant à elles permis de raviver d’agréables souvenirs de la première génération de Combi malgré le caractère résolument novateur de cette génération. L’une des principales innovations se trouvait sous le capot: La gamme de moteurs comprenait désormais quatre nouveaux blocs TDI et deux TSI avec système start-stop.

Et pourtant, le T6 avait encore une marge de progression, comme le démontre sa mise à jour T6.1 qui a été présentée à l’automne 2019. Grâce à ces développements, Volkswagen Véhicules Utilitaires a propulsé ce modèle culte dans l’ère numérique. Ainsi, le tableau de bord redessiné du Combi 6.1 est proposé pour la première fois avec des instruments intégralement numériques: le «cockpit numérique». Les systèmes d’info-divertissement sont mis en réseau de manière interactive via e-SIM et proposent diverses fonctions et services en ligne, tels que la gestion numérique des flottes. La mise au point d’un nouveau système de direction assistée électromécanique a également ouvert la voie à des fonctions de conduite partiellement automatisées. La propulsion est assurée par des moteurs turbodiesel (TDI) qui convainquent autant par leur efficacité que par leur propreté. Le Combi continue ainsi à prendre de la vitesse pour traverser les 70 prochaines années en toute sérénité. Et ce ne sont pas les idées qui manquent sur ce que pourrait être l’avenir du pionnier mondial des véhicules utilitaires. Une chose est déjà sûre: Les années à venir seront plus palpitantes et fascinantes que jamais pour le Combi.

Depuis 2015, 33 154 modèles T6 et T6.1 ont été vendus en Suisse (chiffres de fin mars 2020).

L’avenir est également électrique pour Volkswagen Véhicules Utilitaires: Les préparatifs pour la production de l’ID.BUZZ battent déjà leur plein à Hanovre. Le Combi électrique sera produit à partir de 2022 sur le site qui, en tant que centre de compétences pour les véhicules utilitaires à propulsion électrique, continuera à être responsable des sujets d’avenir clés au sein du groupe Volkswagen.

*Les chiffres de vente du modèle T1 en 1950 et 1951 n’ont pas été documentés.